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Le coworking séduit la Suisse

2019

Depuis ses prémices à San Francisco en 2005, le coworking s’est fortement développé à travers le monde. En Suisse, il y a plus de 10 ans, le 1er espace de coworking voit le jour à Zurich. On estime aujourd’hui le nombre d’espaces de travail à 155 dans toute la Suisse et plus de 30'000 dans le monde.

Premièrement orienté pour répondre aux besoins des indépendants, le coworking se voit, en seulement quelques années, évoluer avec la digitalisation du travail. Il devient ainsi une alternative pour les employés bénéficiant du télétravail mais ne pouvant exercer leur activité à domicile. Les espaces de coworking offrent ainsi la possibilité aux collaborateurs de bénéficier d’un environnement de travail calme, équipé et connecté tout en « réseautant » avec des professionnels de secteurs différents. Toutefois la technologie, la collaboration et l’autodiscipline sont souvent les plus grands défis relayés par les utilisateurs.

 

 

En Suisse, la majorité des espaces de coworking est gérée par des sociétés indépendantes. Cependant on observe, ces dernières années, le développement d’espaces par des chaînes internationales et franchisées. Le groupe IWG, leader du marché de l’espace de travail et du coworking et propriétaire des entreprises Regus, Spaces, HQ, Signature by Regus et No 18, est le premier opérateur à avoir mis en place un modèle de franchise en Suisse. Le groupe, qui compte plus de 35 espaces de travail sur le sol Helvète, comptabilise déjà l’ouverture de 7 nouveaux sites durant le 1er semestre 2019.

 

Bien que la majorité des espaces de coworking demeurent dans les villes de plus de 50'000 habitants comme Genève et Lausanne. Les petites communes, telles que Etoy et Préverenges, sont également investies par les franchisés dont les espaces de travail accueillent employés et jeunes start-up. Ces ouvertures s’inscrivent dans une stratégie de proximité, par le développement de sites proches des lieux de résidences des utilisateurs, afin de réduire le trafic pendulaire.

 

La coopérative Village Office, accompagne communes et entreprises dans leur passage au travail flexible. Le but de cette démarche est d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant en périphérie des grandes villes, en réduisant leur temps de trajet pour se rendre au travail. Un projet pilote a été mis en place avec la collaboration de grandes entreprises telles que TetraPak, BIT, Repower, HHM, ListaOffice et La Bâloise (#worklifebaloise).

 

Des avantages économiques ainsi qu’un gain de temps sont les conséquences de cette flexibilisation du travail qu’on devrait prochainement observer en Suisse. En effet, elle permettra d’ici 2030, la création de 200'000 nouvelles places de travail tout en limitant l’augmentation du trafic pendulaire.

L’objectif est de permettre aux employés suisses d’atteindre leur lieu de travail en seulement 15 minutes, par les transports en commun ou via la mobilité douce. On estime même une économie de 10 millions d’heures de déplacement.

Cette nouvelle manière de travailler profiterait particulièrement aux secteurs des services et du développement informatique. On note que le coworkeur suisse moyen est âgé de 39 ans, en poste depuis en moyenne 7 ans et dans le secteur de la communication, la vente, le marketing ou l’IT. La proportion d’hommes étant légèrement plus élevée.

 

Pour l’employeur, la flexibilisation est un moyen d’augmenter sa visibilité et de se positionner différemment lorsqu’un de ses employés fréquente régulièrement un espace de coworking.

Cette hausse du travail flexible permettrait également une diminution de l’absentéisme et des frais de structures pour l’employeur. En effet la location d’une place de travail nomade, en abonnement illimité, coûte moins cher qu’une place au sein d’une entreprise. Dans le domaine de la vente, de la communication et du marketing, la productivité d’un employé coworkeur augmenterait de 33 %. Enfin le télétravail aiderait à réduire son empreinte écologique avec une diminution de la consommation d’énergie, notamment la climatisation dans l’entreprise et la baisse du temps de trajet de l’employé. Il y aurait donc une corrélation entre économies d’énergies et diminution de surface de bureau.

 

Il semblerait donc que l’émergence du coworking en Suisse ait un impact positif certain sur les habitudes de travail, il reste à savoir quel sera son impact réel sur le prix de l’immobilier commercial en Suisse ?